Retour du fait-maison, inquiétudes sanitaires... la révolution de l'alimentation

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Voilà un drôle d’engouement qui illustre bien 2020. L’an dernier, nous avons acheté 230.000 machines à pain et gâteaux, soit 80% de plus qu’en 2019. "Les ventes de yaourtières, de gaufriers ou encore de robots pâtissiers ont aussi bondi", précise Esin Yigit, de l’institut GfK. Un achat compulsif mis au placard à peine le confinement passé ? "Pas du tout, les Français ont vraiment retrouvé le goût de cuisiner, estime l’experte ; 40% comptent y consacrer plus de temps qu’avant la pandémie." Les carnets de commandes pleins à craquer des Cuisinella, Ikea ou SoCoo’c semblent bien le -confirmer…

En un an, le Covid aura bousculé nos habitudes alimentaires. "Des tendances étaient engagées, la crise les a renforcées", analyse Gaëlle Le Floch, directrice strategic insight de Kantar. Plus que jamais, nous souhaitons maîtriser ce que nous mangeons, avec des plats faits maison, des produits plus locaux – à fin mars, les ventes directes ont progressé de 31,4% sur douze mois – ou des recettes issues de PME (+ 11,4%). Nous avons besoin de nous rassurer avec un régime plus sain : les références "sans" (sans conservateur…) font un carton, les fruits et légumes sont plébiscités… A quelques écarts près !

"L’alimentation est d’abord un moyen de se faire plaisir, surtout en ce moment, nous y cherchons aussi du réconfort", note Xavier Terlet, DG de ProtéinesXTC. En témoigne la liste des meilleures innovations de l’an dernier, riches en alcool et en sucre (les Kinder Cards de Ferrero arrivent en tête), mais aussi le palmarès des petits plats livrés par Uber Eats et consorts, à base de burgers et de pizzas. Reste enfin la problématique du prix, qui, au-delà de nos aspirations, conditionne bien sûr nos choix. "Même si les difficultés économiques ne se traduisent pas encore franchement dans les comportements en magasin, la question du pouvoir d’achat est primordiale et pourrait s’accentuer ces prochains mois, estime Juliette Favre, chez Iri. 26% des shoppers cherchent déjà à limiter leur budget plus souvent qu’avant la pandémie.

« Pour répondre à toutes ces attentes parfois contradictoires, dans le secteur alimentaire, les différents maillons de la chaîne s’organisent. Les industriels des plats cuisinés bûchent sur des recettes plus saines pour télétravailleurs pressés, les distributeurs remettent au goût du jour leurs gammes discount pile avant la crise, les start-up de livraison de repas sont prêtes à tout pour pérenniser l’engouement des derniers mois… Enquête, côté cuisines, sur ce qu’on nous prépare.

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Article du magazine Capital - Claire Bader - 30/07/21